Erg de la la mort
Sages vautours qui êtes la patience ailée,
ironiques contemplateurs de notre faim,
vous toisez ce désert de soleil accablé
où les dunes et les dunes se chevauchent sans fin .
Les rayons nous ont tant martelé la cervelle
que de vastes festins nous croyons apercevoir
au loin dans l'erg morne, l'oasis nouvelle
qui frâiche accueillerait notre deséspoir.
La plante des pieds cinglée de sable cuisant,
nous n'avons plus pour nous qu'une gourde de sang
nos salives, et le conseil des djinns médisants.
La mort diffuse en nous comme un suave encens.
Quel fut ton crime ? M'aimer de toute ta poitrine.
Le mien ? T'aimer, ange, inexorablement.
Allah n'a pas dit mot sur notre longue famine
et cet exil décidé par des cheikhs déments.
Sages vautours qui êtes la patience lassée,
nous n'avons points vos ailes, comme a décidé Dieu.
Laissez nous consommer sous le ciel l'adieu,
Laissez le sable nous boire, puis nous disperser...