France Prešeren (1800-1849), poète slovène
Celui qui par le Sort est frappé sans relâche
Celui qui par le Sort est frappé sans relâche,
qui, à mon pauvre instar, n'a jamais ses faveurs,
quand bien même il aurait cent mains pleines de ferveur,
c'est en vain qu'il tiendrait les biens de ce monde lâche.
Où qu'il aille, ses chemins sont tous jonchés d'épines;
partout où il s'enquit d'un logis, une mer
de malheurs vient s'abattre sur lui, roc amer
éreinté par le choc de mille vagues chafouines.
Balloté et traqué par Soucis et Besoin,
il ne trouve jamais nulle paix sur sa route,
bien qu'elle puisse le conduire aux sentiers les plus loins.
Ce ne sera qu'en l'au delà, passée l'absoute,
le temps des longues misères enfin expiré ,
que la Mort des fardeaux pourra le soulager.
Traduit de l'adaptation anglaise de J. Lavrin par E. Dupas