Haikus
L'été. Une vieille autiste au bras,
il sifflote sur les bords du fleuve
le jeune et bel arabe
*
Si large et si discret
quand bien même nous nous y noyerions tous
il ne dirait rien ce fleuve
*
Monde tranquillement barbare
il passe des péniches croulantes de cadavres
nous haussons les épaules
*
allongé au coteau ensoleillé
je contemple muet
l'épopée silencieuse des nuages
*
Quand je rêve je baise une
et quand je baise une
je rêve que je baise d'autres
*
le poète est celui qui doigte
la langue de son pays jusqu'a
la faire crier de la Beauté
*
Cependant que je jouis
combien sont ils
ceux qui souffrent ?
Cependant que je souffre
combien sont ils
ceux qui jouissent ?