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Juana de Ibarbourou (1892-1979)

 

Encore quasiment inconnue en France faute de traductions, Juana de Ibarbourou est considérée comme l'une des plus grandes poétesses lyriques de l'Amérique du Sud et sa popularité est demeurée intacte jusqu'à aujourd'hui, où l'on trouve encore un très grand nombre de vidéos hommages et des récitations de  poèmes (notamment El Dulce Milagro, le "Doux Miracle"') sur le web, sans compter les manifestations culturelles et études qui lui sont consacrées.

 

Comme les gloires littéraires françaises Jules Laforgue, Jules Supervielle ou Lautréamont, Juana de Ibarbourou (de son vrai nom Juanita Fernández Morales) naît en Uruguay, le 8 mars 1895 à Melo, capitale du département de Cerro Largo, à proximité de la frontière brésilienne. Son père est d'origine gallicienne et sa mère appartient à une des familles espagnoles les plus anciennement établies en Uruguay.  Elle demeurera jusqu'à ses 18 ans dans ce modeste bourg dont l'atmosphère rurale imprègnera largement son oeuvre. Dans une série d'articles autobiographiques publiés en 1962  au journal "La Mañana", Juana décrira son enfance à Melo en ces termes :

 

"(...) Ce fut mon paradis, où je n'ai jamais voulu revenir pour ne pas le perdre, car il n'y a pas de ciel qui se récupère ni d'Eden qui se répète. Il va avec moi, me réconfortant dans les heures noires, si fréquentes (...)  Là bas volera mon âme quand me touchera le sommeil rêveur  long et pacifié que Dieu m'accordera, l'éternelle insomnie (...)"

 

Peu scolarisée, Juana se forme en grande partie en autodidacte. Mariée en 1914  avec le capitaine Lucas Ibarbourou (d'où son nom de plume) , elle donnera naissance à un fils. Après quelques années d'une vie itinérante, la famille finit par s'installer à Montevideo en 1918. Juana éprouve des difficultés à vivre dans la grande ville mais finit par faire sienne la capitale uruguayenne. Entre 1918 et 1922, elle y écrit et publie ses trois premiers recueils : "les langues de diamant"," la cruche fraîche" et "racine sauvage") où son lyrisme sensuel et son panthéïsme passionné percent déjà.

 

Juana de Ibarbourou chante dans ses premiers poèmes l'urgence de l'amour ("Prends moi maintenant qu'il est encore tôt et que j'ai la main riche de nards ! / Aujourd'hui, et non plus tard. Avant le crépuscule et le flétrissement de la fraîche corolle") et le foisonnement prodigieux de la nature (cf le poème du Figuier). Mais à ce romantisme terrestre echevelé succèderont des poèmes plus mesurés (1930, « La Rose des vents ») où émergent une impression de beauté et de vitalité déclinantes, jusqu'à l'expression plus tardive d'un profond désespoir (Perdida (1950, « Perdue »)). Pourtant, si Juana de Ibarbourou est  profondément affectée par la maladie, le décès de ses parents et de son mari, son succès en tant qu'écrivaine ne fait que croître. En 1929, sa poésie, de plus en plus populaire, est récompensée quand un groupe d'artistes et de diplomates mené par l'écrivain Alfonso Reyes lui rendent hommage au Salon des Pas Perdus du Palais Léglislatif d'Uruguay et la bombardent "Juana de América."

 

La poétesse malade s'essaiera également à d'autres genres et compose ainsi des pièces radiophoniques destinées à un jeune public : Los Sueños de Natacha (1945, Les Chansons de Natacha, incluant Chico Carlos et El Cantaro Fresco). La célèbre chanteuse folk chilienne Isabel Parra a d'ailleurs mis en musique le poème la Hora, ("le temps")

 

Si ses œuvres tardives sont dépourvues de la passion et des sentiments qui envahissaient ses premiers textes, Juana de Ibarbourou n'en demeure pas moins l'une des poétesses les plus populaires d'Amérique du Sud et sera élue à la tête de la Sociedad Uruguaya de Escritores (« Société des écrivains uruguayens ») en 1950. Elle s'éteint en juillet 1979 à Montevideo et sa mort la consacre comme l'un des plus grands motifs de fierté littéraire nationale.

 

(sources: los poetas, wikipedia, encyclopédia universalis)

 

 

Quelques poèmes de Juana de Ibarbourou en français :

 

 

Comme le printemps

 

Je te donne mon âme nue

 

Le doux miracle

 

Le figuier

 

Le temps

 

Racine sauvage

 


 

 

 

 

 

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