3 août 2011
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15:50
Haikus
*
Soleil du matin
à ceux qui sont morts cette nuit sans savoir où ils allaient
je lève mon verre de jus d'orange
*
Sans étoile sans boussole sans cap
sans bouée ma barque sur les
flots mystérieux de la vie
*
ce que j’aime en l’œuf de l’homme
c’est quand le jaune sort
sincère dégoulinant désespéré
*
Monde Si tu crois
que ton illusion m’impressionne
Ahah ça ne prend pas
Ça ne tient pas debout
Ah ah je suis mort
L’illusion continue
*
Plus maternelle qu’une mère
Toujours derrière moi à me
Faire des signes la mort
*
les beaux jours d'été
Nonobstant la mort ma mie tu es
Sur cette barque heureuse
voguant sur la douce Meuse
*
elle a des fesses triomphalement
rondes mais son visage
exprime toujours la défaite
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4 juillet 2011
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19:56
Haikus
Quand le chagrin branle mon cerveau
il a deux urètres
mes yeux
le poète crée
des putains en chair de mot
pour vos ruts inexprimables
un jour s'en sera fini
vraiment d'humer l'air
vertige de la mort
ce que craint l'homme
ce n'est pas la Mort
c'est la torture, et l'ennui
Glaive et nourriture
des Léviathans abstraits
pauvres pauvres hommes
le goût de l'écorce
d'un arbre de Hyesan
dans la bouche ô périr de faim
Je suis beau je suis ignoble
et chacun de mes (faux) pas
pèsera dans la balance
adulte elle dort toujours
avec une peluche
immense solitude de la Nuit
Foncer. Heurter le réel
douter, douter de ce doute
foncer encore
blanche chambre d'hospice
l'ennui liquide qui la remplit
noyade sans fin
Marché de Wazemmes
Au soleil se balancent seins, fesses
parade de la chair
Nos rêves sont une confiture
qu'on étale en vain
sur la tartine à trous du réel
Dragonnier jailli
au milieu de la banquise
de ma vie l'aimée
je suis si bien happé
douce conversation
avec Lucifer
de l'extrême naïveté
à l'extrême cynisme
mon âme balance
dans la lente et funèbre
procession des jours ma
femme vivifiante luciole
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20 mai 2011
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14:39
Les pauvres vont limaces
les riches escargots
il faut aimer son lot.
Les épis dans le pré
chuchotent aux paysans
"tant que sommes, serez."
Partout, on me dit qu'un homme
seul ne peut secouer le monde.
zhu Yuanzhang ?
Ils ne gémissent pas
après une tombe
les crânes des catacombes
Je sens le pourtour
d'une vérité profonde
mais impénétrable.
suivant la Meuse
entre les collines
nous pédalons dans la nuée.
de quoi sert je que vive?
je ne sais même pas
abattre une mouche
vers la léproserie
du ciel j'avance
sans béquilles spirituelles
Eclopé de l'esprit
je ne sais pas marcher droit
comment faites vous, tous ?
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17 mai 2011
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10:48
Gare de Marchiennes au Pont.
Sur la façade :
"Ici on nik tou'.
Canal, j'aspire
si fort à ta quiétude
qui me répugne.
Il pleut sur Liège.
Jusqu'à ma mort
je mangerai des gauffres.
Personne ne fait l'amour.
On stimule son ennui
avec le cul d'autrui.
Les pauvres vont limaces
les riches escargots
unis dans la viscosité.
Dans le wagon
on parle flamand, arabe, chinois.
Seul au monde.
50 cts d'euros.
Face : un austère comtable.
L'Europe est sans sourire.
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13 mai 2011
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17:04
Haikus
Révolution télévisée
placides les mangeurs
de kebab
Il grèle
le ciel fait le tri
entre ceux qui ont, ceux qui n'ont pas.
le pagure sans regret
change de coquille.
Ainsi de moi, incapable d'aimer.
Ils pontifient sans trêve
trois compères pigeons
sur le clocher de l'église
Ton cul, jarre
où j'oublie éperdument
que j'appartiens à ce bas monde
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28 avril 2011
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22:40
exténué de plaisir
l'extraordinaire putain
que tu es
Ils chient insouciants
sur la pagode du Bouddha
les hérons cendrés
Sables lunaires.
Au ciel le canevas d'étoiles
et nous, qui passons...
Le revers et l'avers
d'une idée
comment croire en quoi que ce soit ?
Soleil, Ciel herbes et nuages
Je suis trop distrait
pour croire en Dieu
Mon bateau
pelote dans les mains écumeuses
de la mer
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14 avril 2011
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21:06
Faute de mosquée
il tourne la grue vers la Mecque
le grutier peul à Liège.
Ils viendront vous voler
jusqu'à votre beurre de cacahuètes
les martiens.
Les fjords pétillent.
La montagne éternue.
L'homme se cache dans sa hytta.
La joie intacte
le coeur fêlé
à mi chemin de la vie.
Quand je serai mort
dites : "il aimait pédaler
dans la brise d'été."
Plus poilu
plus gras, déchevelu...
le corps en hâte vers la Mort.
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22 mars 2011
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18:30
*
Toute la nuit d'hiver
mon lit s'est ri de moi
-toujours pas de femme-
*
clochard gelé
sur le trottoir verglacé
son vin aussi est gelé
*
Avec les cheveux
sont tombées
toutes les illusions de jeunesse
*
garçon en planche à roulettes
il roule du plus vite
mais l'ennui le rattrape toujours
*
Soir d'été. mes haïkus.
Des moustiques intéressés
pour tous lecteurs.
*
La tête lourde d'on ne sait quoi
elle la pose sur sa main
l'étudiante
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19 mars 2011
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23:28
Haïkus
Errant dans la ville
affamé comme un chien
Cette Lune si j'en pouvais croquer !
Les locataires au Zoo
lorgnent jaloux
la tortue, née propriétaire
Cueille moi, cueille moi donc
l'orgueuilleuse rose
hérissée d'épines...
Pendant qu'à la rue
on s'entretue pour quelques syllabes
Mon lit si moelleux
Cancer qui me ronge
accorde moi encore
un bel azur d'été
A l'automne de la vie
mon visage dans le miroir
autant de rides que de péchés
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10 mars 2011
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01:45
Haïkus
Déféquant aux toilettes
Dans le miroir
ma gueule de salaud
la couche vide
Qu'elle est insoutenable
la première nuit du veuf
Repu de crimes
il pose sur le billet d'1 yuan
le président Mao
Trompes toi sans relâche
homme mauvais
tu es sur le bon chemin
Sous mon drap
il y a Dieu merci ce doux brasier
ma femme
Marteau du sommeil
pourquoi es tu toujours si long
à m'assommer ?
Froide journée d'hiver.
N'ai pour manger
que mes vers et ma morve.
Seul sous l'averse de mars
escargot, daigneras tu
me faire une place sous ta coquille ?
Ô lac Ohrid
souviens toi qu'un jour d'été
dans tes eaux sublimes j'ai pissé
Edouard Dupas
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