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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 17:23

 

Le fier fou de Seclin

 

 

Qu'entends je ici, sur la Place ? Je suis fou ?

Oui. Je suis fou, fièrement fou,

unanimement fou, et cette folie, que voulez vous

je l'arbore rutilante à mon cou

comme un talisman incomparable

dans la foule funèbre des raisonnables.

 

Ce don je l'aime comme le pouilleux aime ses poux

qui le font craindre des âmes  propres

comme aimait sa poitrine triple cette reine

qui fratricida notre pays, eclipsant de son monstrueux corsage

les gorges banalement doubles de ses rivales

 

Je suis fou, fabuleusement fou,

et combien m'enrichit cette folie me surdimensionne

comme au ciel l'orage qui tonne

comme le christ sa croix mystique

comme une mer ses requins terrifiques

 

Là où le terre à terre se croit barbouillé de misère

ma folie me donne l'assurance d'un Crésus triomphant

là où l'homme droit reste interdit devant l'obstacle

il me suffit que ma folie déploie ses ailes délicates

 

si vient le temps des famines des eaux croupies

ma folie m'est  source et pain et puits

si sonne la guerre pour l'homme brave de son pays

ma folie m'est introuvable cachette

 

quand hurle le soleil elle m'est ombre

et quand les déluges dévasteront nos terres

elle me sera barque riante sur les flots

 

je suis fou, follement fou,

et en retire l'orgueil énorme

que sans ma folie à nulle autre pareille

ce bas monde serait moins sage

et moins sapide.

 

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 16:36

heureux aveugles

 

 

"Quand la mégère Misère"...

 

 

Quand la mégère Misère a jeté son dévolu sur vous

quand vous avez lâchement

quand vous avez malencontreusement

prêté le flanc à ses avances

 

bientôt vous êtes happé dans ses jupes sombres

et vous vous habituez à cette pénombre

à cet air air vicié à la moiteur de ses bas noirs

votre ventre s'habitue à la pâtée ignoble

qu'elle vous glisse quotidiennement

par dessous sa jupe

 

vous n'avez plus d'autre ciel que ses grasses et larges cuisses

(comme elles semblent indestructibles !)

 

ses mollets sévères qui marchent vous ne savez où

marchent pour vous

 

docile vous baisez peu à peu ses pieds

de peur d'être chassé de ces ténèbres chaudes

de peur de vous retrouver à crever de froid

et jeûner librement dans le jour

 

oh et vous pourrez bien la levretter tout votre saoul

pour vous venger certains soirs

 

elle ne vous rendra pas les clés de votre existence

 

 

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 18:41

 

The vagrant



                               "try to be free, you'll starve"

 

 

How many hours, how many hours has he fasted ?
how many indifferent noses has he seen passing by?
He is lying under the good hearted foliage
of a very old hornbeam, in the neat public garden where
the local man comes to walks his sweet boredom,
dog in leash; he begged until midnight;
fertile in stars, full moon, night was beautiful.
He gobbled -Nature's gift- some cranberries,
spent the night listening to his poor heart,
metronome of the days, still victorious over death.
Bearded, unkempt, he is shivering in his blanket.
The sun encourages him to resume the adventure
One must try to survive ! But what for ?
Is there more Thankless life than a vagrant's one ?
Nobody knows why, he gets up and hits back the road.
of this aimless wandering, this human defeat
he endorses the entire responsability.
He left home, friends, in the dark
chose to lurk. Not a single exchange
of words since... Hunger itches him again already.
the magnanimous city has its fountain waters,
its benches, but good samaritan souls
or good bread, so few!  Being is a fight
that a lonely man cannot win. A tobacco store
in a grimy neighborhood. Before his downfall
he was dreaming of lakes, mountains, forests, Asia, greatness.
Today, amid the impoverished and squalid multitude,
he thinks of nothing else but the smell of  waffles.

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 18:35

 

 

Gassed Pegasus

 

 

here come the times of the small compartments
where it is man's duty to make himself tiny
to deserve his bread and  home

fierce termite nest
adamant termite nest
ramblings are not appropriate here

woe betide who ,swollen with knowledge
and dreams, cannot get in
any compartment

the termite nest will not change
the dimensions of its compartments
man has to be tiny

castrate one's dreams
hide the inquiring erudition
squeeze it as much as one can
in the springbox of Being

here come the times of the small compartments
everyone does a small and precise thing
his small thing that is
one's own little alienation
one's unsharable cross

i don't know how to do one thing
i just know how to dream that i know how to do several things

the termite nest can do well without those who do not feed it
but to live requires to have one compartment
in the termite nest

distant cocoon of my childhood
distant cocoon of my studies
my cocoon was a cloud
that floated above the nest
that knew its horror
and absurd galleries

now in the termite nest
I am asked to do one little thing
I don"t know how to do one little thing
I can sometimes
ride  a cloud

in my dreams the termite nest is not
the termite nest doesn't dream my dreams

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 18:27

 

bureaux_challenger.jpg

 

 

Office Work



Boredom trepans me
ah, if i could flee its workshop
Boredom trepans me
I shout under the vise, raving mad

where, brave man,
do you find the strenght to endure ?
really, gallant man,
doesn't your skull get mackled ?

It doesn't suit us fine
the abstract cage of an office
it doesn"t suit us fine
it is a stopgap, it is a garrotte

how one dooms oneself
when one is civilized and loyal !
how one dooms oneself !
i am too hot to be this cold

i have some sort of donkey hope
to escape this salarial sewer
i have some sort of silly hope
to run away through a boreal train

frangipane skin,
chosen love, will you accompany me?
frangipane skin
we'll dance like straws in the wind

who levitates, who hovers
as  swift or a manta ray
who levitates, who hovers
defies the vile yoke of the potentates

Boredom trepans me
it puts its hands into my brain
Boredom trepans me
where where will its work end

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 16:00

 

Romance de Maubeuge


 

par un mai médiocre maladif d’averses

Je traînais mes bateaux sur la mer de pavés du centre ville

Sans parapluie avec le mépris de la foule claquant au vent

L’orgueilleux pavillon de mon coeur

pourtant sans faits d’armes majeurs

 

dans quel naufrage oiseux Vagabondais je

 il fallait demander au vent moi je n’avais

Prise sur rien je n’étais qu’une voile molle et solitaire

j’attendais la bourrasque que mon odyssée se mette en branle voilà tout

 

sitôt dit sitôt advenue il suffisait de garder les yeux ouverts

de se laisser faire comme d’habitude

 l’halo l’annonçait à des mètres à la ronde rue du parc

la femelle des femelles la médusante l’inespérée

La divine tigresse de Busan  au milieu

De la cohue laide et insane qu’on croise toujours le samedi

à croire que l’humanité ne sait grouiller que ce jour là

 

Incroyable silhouette coréenne quel fabuleux tour du hasard

Te faisait marcher devant moi sous la pluie de l’inqualifiable Maubeuge

Tes yeux bridés débridant tout sur leur passage

 ton visage taillé à la serpe de la grâce

et ce félin déhanchement que renforçait ta jupe

Je te vis je te voulais et dans l’épiderme

L’agitation moléculaire semblable à celle que Tristan pour Iseult …

 

Mais ne nous racontons pas d’histoire Il pleuvait c’est tout

je me disais qu’elle serait peut être celle qui

irradierait comme jamais mon obscure chambre d’étudiant

Que je me frayerai peut être à travers des forêts de malentendus

un chemin vers son cœur…

Je voulais surtout être happé dans la géographie de sa peau

 

Panse contre panse sein contre sein feulant dessus moi

 

Alors  je me suis avancé et je t’ai parlé

Dieu merci je savais de l’anglais et des bribes de coréen

Mais mais il apparut que tu n’avais pas de temps à consacrer

A un parasite sensuel comme moi-même polyglotte même atypique parce

Que des pasteurs là bas dans ta péninsule

Avaient précocement apprivoisé ta beauté t’avaient inoculé

Avec la seringue des pires bibles protestantes le gout de la sainteté

Tu n’étais plus un mammifère qui fait l’amour c’était bien fini

Des salauds célestes avaient javellisé le pain de ton corps once and for all

« i want to be like a character from the Bible »

 everybody is a living sculpture” disais tu


Et tu me fis comprendre que

Ton cul était la chasse gardée du Christ

tu préférais t’occuper d’orphelins burkinabés

Là bas dans les chaleurs infernales de Ouagadougou quitte à t’y incendier la nuque

 que cajoler la libido d’un petit français ici

 

Et ce faisant tu as déchiré ma voile de tes griffes protestantes

Tu as retourné tous les ongles de mon appétit sexuel

Tu m’as glacé comme l’hiver la Sambre parfois

Tu m’as barbouillé de honte animale

Tu m’as fait un grand trou dans la poitrine

Tu m’as éliminé et tu es passée

Je te laissais continuer ton chemin vers

Ta banquise de pureté

 

 ma voile promptement recousue l’odyssée m’emmena

 ailleurs toujours imprévisible n’importe quoi

 Mais tout de même panse contre panse sein contre sein feulant dessus moi

Quel genre de nuit pouvait offrir ton sublime pelage ?

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 17:05

 

 

Au Cul d'une Putain

 

 

                  " C'est ton cul, c'est ton cul, c'est ton cul"...
                                    L. Ferré


ton cul


ton cul éblouissant
ton cul d'eclipse traumatisante
soleil masqué
d'une jupe qui sous l'autorité de la cambrure et des mains
toujours se relève et s'efface
comme la nuit au lever du jour

ton cul paysage somptueux que l'oeil lape
ton cul à la perfection inretouchable d'un lac
ton cul soleil blanc fascinant

ton cul à la douceur, à la moellosité, au rebond effarants

splendide aurore des bandaisons

ce cul
dont tu me complais du rayonnement
par ce rituel obscène et immuable
à la soumission de mon clavier
ce cul ineffable, ce cul féérique

astre fendu galbé
autour duquel mon désir gravite

ton cul est ma religion inavouable

Putain sans tête sans âge sans nom
obscure détentrice de cette indicible rondeur
dont la beauté hypnotique tait qu'il n'y a là
que l'écrin rebondi du bavard anus
aux dits merdeux quotidiens

(anus oeil sombre et barbare
que le pénis crève en alternative
à la triste copulation productive)

les dieux
(si existent les dieux)
les dieux ont mis tout leur art
 dans la forme de ton cul

ton cul désarmant
ton cul triomphant
ton cul de succube
ton cul succulent

ton cul qui déshabille de toute civilisation

qui me décape de mon vernis de pédant ridicule

ce citadin faussaire à la bouche pleine de philosophie et de science
tu le réduis au seul et simple mammifère qui veut foutre éperdument
phallus bouche  mains dépossédés

ton cul gouffre oubli de la mort

oh songer à ces milliers d'hommes qui
en toute nation, à mon imitation,
chaque jour devant leurs écrans
dans leur anonyme et malheureuse
fraternité virtuelle
jouissent subrepticement
du spectacle mystérieux
de ton cul

ces milliers
qui ne le posséderont jamais
ni ne le lécheront qui ne le prendrons jamais
réduits à n'en jouir que par les yeux
à prier de leurs mains honteuses et frénétiques
à prier vers ton cul

ouvriers voûtés par les bâts de briques
employés d'administration suffocant d'ennui
religieux à l'abri du regard de leurs fidèles mais non de Dieu
directeurs de banque rabaissés
adolescents malléables qui decouvrent la fureur du bas ventre
vieillards que les songes lubriques n'ont pas encore terminé de hanter


oh cette mille fois misérable
communion autour de ton cul

et quelle cuisante humiliation érotique infligée
à toutes les tristes épouses et soeurs
que nous coudoyons sans plus les voir
parce que ton cul nous aveugle de sa lumière


O cul

Les hommes d'avant Le Corbusier ou Brancusi
n'auraient jamais rien entendu à leurs monuments
pas plus que les jeunes freluquets de nos temps
n'entendent Thucydide ou Laozi
et devant le génie de Rimbaud
l'aborigène reste interdit

mais ton cul

ton cul je le sais
aurait été vénéré
des Hemudu ou des bushmen
il aurait suscité l'idole le tatouage
 
il aurait fait ses considérables ravages
en la Cour de Versailles

aurait provoqué la convoitise lubrique
des empereurs Tang

et en le royaume Akan
il eut hanté la folie des scupltures d'ébène

ton cul est révéré aujourd'hui

il le sera encore dans 10 000 ans

 
Je ne crois pas
en l'immortalité de l'âme

mais je crois certes oui

à l'universelle, à l'immortelle beauté de ton Cul

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 16:53

adam-eve.jpg

 

 

Eve incrédule

 

 

(...) Et moi, je vous dis je vous martèle qu'Eve,

pionnière de l'engeance féminine,
merveilleux et lunaire
adendum de chair
dans la création trop solaire
du Divin

Eve la suprême compagne,
morceau de côte mâle
à la beauté animale
qui portait (parait il)
hauts les seins et haut le cul
et qui vous ferait en nos temps
bander les hommes en cohue

je vous martèle qu'Eve l'incrédule femelle
n'aurait pas prêté un pet d'attention
à ce qu'un ange gâté pourri 
qui ne trouvait pas ses ailes
à l'envergure de son égo
ventriloquant par un boa lubrique
serait venu lui raconter
à propos d'un certain genre
de pommes granny
au goût dévastateur

Elle aurait haussé les épaules
n'aurait rien croqué de ces pommes sournoises
car elle les aurait pressenti

bien amères bien acides
pour des pommes du Paradis

le piège de Satan aurait
lamentablemen échoué

et hormis ce petit évenement
troublant à peine le jardin d'Eden où régnait
un bonheur  d'un ennui colossal


Eve commençait à trouver le temps long
et se prenait à songer à quelque chose
qui ressemblait à l'idée de la finitude

d'ailleurs, chers amis exégètes
une question se pose

Que foutait donc
Adam
le fils chéri de Dieu
pendant tout ce temps ?

où était elle donc fourrée
cette musculeuse brute trop heureuse dans sa moelle ?

connaissez vous beaucoup d'hommes
qui laisseraient leur épouse nue
converser longuement avec des serpents doucereux ?

Adam....

Il était perché là haut
dans les eucalyptus
de l'apocalypse en suspens
mâchouillant des feuilles
les couilles au vent
la cervelle béante
bouche bée
en éternel novice
en éternel puceau de la douleur
il nageait dans la béatitude
comme un foetus dans un ventre
pour les siècles des siècles

et je gage que c'est bien
ce spectacle répugnant d'absurde suffisance
plutôt qu'une quelconque trahison fruitée
qui décisivement convainquit le Créateur
que l'Homme méritait plus qu'un si piètre enclos
qu'une si navrante éternité

il méritait
au moins
la liberté

liberté de naître liberté de crever
d'aimer ceux qui vont mourir
liberté de se tromper sur toute la ligne
de douter de la vie de douter de la mort
 liberté de n'avoir prise sur rien

de tenter le meilleur en sachant son

irrémédiable villenie


d'interroger sans cesse la nue
mille milliard d'astres muets
à qui il arracherait quelques secrets
miette après miette

siècle après siècle
de son pauvre téléscope


elle méritait
l'Humanité
la gloire
de pouvoir souffrir
et sourire
sous le faix
de  mille jougs mystérieux

ainsi fut fait

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 20:17

tigre

 

 

Le temps me poursuit comme un tigre

 

 

Le temps me poursuit comme un tigre
et  m'aura dans sa gueule

J'aurai beau être né de l'avant dernière pluie
dans un pays très sain nettoyé de belles pluies
fruit de chair de parents de modeste bienveillance
qui me laissèrent vaquer seul et libre à mon enfance
dans une patrie sans faim, guerre ou  tremblement de terre
épargné de mendier mon pain ou le trouver  par terre

j'aurai beau être simple grandir sur la pointe des pieds
j'aurai beau me plonger dans mes cahiers d'écoliers
j'aurai beau me tapir dans les replis de la jeunesse

 faire taire en moi la rage avant même qu'elle naisse
j'aurai beau porter l'armure d'une solide santé
j'aurai beau me convaincre que toujours reviennent les étés

j'aurai beau nier en bloc l'inévitable octobre
j'aurai beau faire l'abstème, j'aurai beau être sobre
j'aurai beau faire mes ablutions quotidiennement
m'entêter d'ignorer la mort avec de futiles  tourments



le temps me poursuit comme un tigre
et m'aura dans sa gueule

et j'aurai beau voguer de passion en passion
comme un pagure blasé qui change mille fois de maison
j'aurai beau gravir hardi la montagne d'autres langues
j'aurai beau travailler sous le carcan de la peur qui étrangle
j'aurai beau m'acharner à me souvenir des noms
de vous qui remplirent mes jours ô mes compagnons 

 j'aurai beau courir après toutes les jupes
me croire de tous les hommes le moins dupe des dupes
déserter à chaque fois le cruel champ de bataille
me faire puce ou épingle dans la botte de foin social

le temps me poursuit comme un tigre
et m'aura dans sa gueule

j'aurai beau me cacher sous les draps de la Prudence
 serrer mon amour  bien fort  avant la dernière potence
éviter soigneusement les passions destructrices
ne jamais goûter à la prison, être pauvre de vices

j'aurai beau lésiner sur l'ensemble de mes rêves
tendre ma main gênée à l'apatride qui crève
rester là hébété tranquille au milieu du cyclone
en siffoltant à part "i'm alone i'm alone i'm alone"
j'aurai beau me dire que je ne cesse d'apprendre
et que quand j'n'apprends pas, c'est que j'attends d'apprendre

le temps me poursuit comme un tigre
et m'aura dans sa gueule

car je ne suis qu'un énième singe nu posé là sur le monde

qui n'a pas découvert que cette planète est ronde

qui culminera un peu dans le délire adolescent

Thésée désarmé perdu au labyrinthe permanent

oui je décrépirai  comme tous en fuyant pitoyable

dans la savane des jours sous les cieux impassibles
il me faudra sentir dans mon dos l'haleine du fauve impitoyable
feuler flairer ma chair mes traces ma sueur mon urine
le tigre avancer qui retrousse ses terribles babines
en limant sa griffe qui ne pardonnera rien
qui lézardera mon front me tailladera les reins

qui blanchira mes tempes rognera les os de ma mémoire

dont la patte effacera tous les détails de ma petite histoire

 

qui dévorera devant moi tous ceux qui me précèdèrent

et les faibles les fourbus qui en vain de vivre tentèrent

les malades les vaincus malchanceux les débiles

je les rejoindrai tous un jour dans les crocs indicibles

finir dans l' estomac du Tigre  nécropole infinie
qui s'étend et qui gonfle en avalant la Vie
et j'aurai beau demander quand cessera ce génocide au ralenti

 

le temps me poursuit comme un tigre

et m'aura dans sa gueule

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 20:12

heureux-aveugles.jpg



Heureux les aveugles...


Heureux les aveugles
dans leur nuit exclusive !
ils tâteront le péché ,
mais ne le verront pas !

Heureux les manchots
les doux exemptés de travail
et de caresses !
ils verront le péché
mais ne le palperont pas !

heureux les culs de jatte
les moitiés d'anges suspendus
au bon vouloir des bien pourvus !
ils voudront aller au péché
mais ne s'y rendront pas !

heureux les sourds muets
qui n'hurlent qu'en leur for
et taisent les secrets !
ils ne crieront pas le péché
mais le commettront en silence !

heureux les mutilés
les sacrifiés à la cause de la guerre
ils pécheront tout autant que les autres
et combien plus encore
mais auront la plus forte excuse devant Dieu

Heureux, heureux,
les aveugles-manchots-cul-de-jatte-sourds-muets-mutilés
qui s'en vont à la guerre
l'envie du péché leur consumera l'âme jusqu'à la cendre
mais ils ne le commettront point

et les léproseries du ciel leur seront grandes ouvertes

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Racbouni

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