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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 14:36

 

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Le langage est cette étrange cellule dans laquelle on peut encore trouver la lime pour ronger les barreaux.

 

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Tout langage est une cage pour la bête qu'est l'homme. Une cage qui est d'abord d'inconfort.

 

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 Avant d'entrer dans le circuit de communication qui liera chacun de nous jusqu'à la mort, la bête qu'est l'homme ressent, souffre dans sa chair. Elle ressent avant de dire, et est naturellement focalisée toute entière sur sa souffrance, et point sur celle d'autrui.  La première urgence du langage, c'est de libérer, de faire sortir de soi cette souffrance. Le long cri du nourrisson ne dit pas autre chose.  Cette souffrance a besoin d'infiniment d'espace pour s'exprimer,  Il faudra donc que le langage soit une très vaste cage.

 

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 Plus la cage sera étroite, plus la bête enragera. Le pire de l'homme, c'est l'homme enfermé dans quelques petits mots.

 

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L'apprentissage, Le chemin vers l'accomplissement de l'homme, l'humanisation en somme, consiste à agrandir chaque jour un peu plus cette cage, en approfondissant la connaissance du langage.

 

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Chaque mot supplémentaire appris est un acquis vital, une bouffée d'air, l'apaisement momentané de la bête.

 

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Plus la cage sera vaste, plus nous serons à notre aise en ce monde, plus notre souffrance sera aisément évacuable.

 

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 "Elargir la cage" devrait être le crédo de toute éducation.

 

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Toutes les luttes humaines de ce monde devront toujours s'inspirer de l'exemple du nourrisson. On n'obtient ce que l'on veut qu'en hurlant.

 

 

 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 12:31

 

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Les esprits naïfs qui voudraient se prémunir de l'impitoyable monde capitaliste par la force de l'Etat sont pareils à des oies qui voudraient demander au loup de les protéger des renards.

 

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Âmes sensées, s'abstenir ! Ne votez pas.

 

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Dans toutes les mégalopoles de cette planète, l'homme est réduit au plus vil dénominateur commun : la vermine statistique.

 

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La loi a ceci de désespérant qu'elle se propose toujours de remédier à un problème en en créant un nouveau, plus insoluble encore.

 

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Quand un régime politique se propose de faire coïncider norme sociale et bonheur des hommes, il n'y a plus qu'une chose à faire : fuir.

 

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Les exceptions confirmant la règle, toute époque bafoue l'authentique et porte aux nues la fausseté

 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 13:29

 

 

Sociologie : philosophie emasculée.

 

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Enfants qui jettent les boules de neige, enfant qui façonnent méticuleusement le bonhomme :

dyonisiaques et appolliniens de ce monde.

 

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La raison pour laquelle je cadenasse mon vélo est la raison pour laquelle les Etats ont des Armées.

 

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L'art c'est le bon grain, la production culturelle l'ivraie. L 'art est le groseille, et les productions culturelles la mer de ronces qui le cache.

 

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Fonctionnaire : être qui, ayant règlé pour toujours la question du gîte et du couvert, peut se consacrer pleinement à l'ennui.

 

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S'il y a bien une femme que je ne consentirai jamais à épouser, c'est bien l'Epoque.

 

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De l'hôpital au bordel il n'y a ' qu'un pas.

 

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Le poète peut difficilement être plus qu'un esthétiseur de révolte.

 

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Tout une vie à brandir le knout pour finir dans la même fosse que l'eslave, est il plus sotte vanité ?

 

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Quoi de plus démocratique qu'une balle dans la nuque ?

 

 

 

 

 

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 00:21

 

                                                             *

 

L'essentiel : manger, boire, chier, dormir. Tout le reste n'est que pitreries. Et en restreignant votre conversation à l'essentiel, vous verrez comme l'essentiel ennuie et la pitrerie exalte.

 

 

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 12:09

 

  Il faut fréquenter le malin sans négliger le crucifié.

 

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  Il faut fréquenter le crucifié sans négliger le malin.

 

 

 

 

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Racbouni

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  • : Plus qu'un simple réceptacle du cru de l'auteur E. Dupas, le blog de Poésie et Racbouni est la fenêtre francophone la plus grande ouverte sur la poésie mondiale du web : Europe, Amériques, Chine, Afrique, Océanie, rien n'est exclu. De Borges à Bukowski, en passant par Kwesi Brew, Hone Tuwhare, Juhan Liiv, Richard Brautigan ou Bai Juyi, découvrez (ou redécouvrez) les plus grands poètes des quatre coins du monde adaptés en français par l'auteur.
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