Rashad l'Oasien
Le pieux d'entre les pieux n'est jamais qui l'on croit.
Rashad l'oasien sur tous les pieux des sables surenchérit.
Le tonnerre de l'islam a retenti dans sa jeunesse
il n'en est point revenu.
Que le musulman civil réfugie sa vilenie dans le simulacre
de la mosquée du zaqat, du jeûne ou du derviche
et ne s'empêche de vivre comme un chacal
que même au plus profond de la prière
la chair des nubiles l' obnubile
cela Rashad ne l'a pu admettre.
Exilé de Riad pour son excessive droiture
sa soif trop vaste des vertiges de la foi
qui effarait jusqu'aux soufis
Rashad est parti
il a dominé les sables infinis du Rub Al Khali
sur Un colossal et sombre Bactriane
qui lamperait des mers
et qui jamais ne blatéra.
Fors ses rouges calebasses
pleines du sang des impurs
qui ont rythmé la traversée des dunes
il n'y eut aucun bruit.
Rashad était absolument seul avec Allah
dont la voix était le reflet solaire sur son cimeterre...
Rashad a erré dans les villages
dans les oueds, dans les souks,
bardé de hadiths irrécusables
planté dans son crâne comme des piliers
des hadiths
qui font s'effondrer la machinerie des consciences
et perdre les êtres dans le désert d'eux même
Rashad ne vit que pour détruire les
oaristys entre Satan et les hommes
et jetter la lumière du divin partout
tant que sur la terre s'immiscera l'ombre
il faudra la nettoyer
forçat du ciel
la sainteté est encore une médiocrité
Le djihad horizon inapaisant
sa bouche ne s'ouvre que pour cracher
des objurgations
Rashad l'oasien
obligé de Dieu
seule la mort saura le juger